
Titre : Whiskey
Auteur : Bruce Holbert
Édition : Gallmeister
Titre original : Whiskey
Traducteur : François Happe
Parution : Le 4 avril 2019
Nombre de pages : 320
Andre et Smoker ont grandi dans le Pacifique Nord-Ouest, près de la réserve indienne de Colville. Après le divorce de leurs parents, dont la passion désordonnée n’a résisté ni au temps ni à l’alcool, les deux frères deviennent inséparables. Adultes, ils restent farouchement loyaux l’un envers l’autre. Aussi, lorsque Smoker apprend que son ex-femme a confié leur fille à une communauté marginale nichée en pleine montagne, Andre n’hésite pas une seconde à tout lâcher pour se joindre à lui. Commence une quête qui, de bagarres en virées alcoolisées, repoussera les limites de l’amour fraternel. Whiskey est une fresque familiale où chacun semble s’acharner à causer son propre malheur en même temps que celui des autres. Avec un humour âpre, Bruce Holbert nous entraîne à travers les paysages insolites d’une Amérique désenchantée.
Encore une fois, je tiens à remercier Clotilde et les Éditions Gallmeister pour l’envoi de ce roman. Il était inenvisageable pour moi de ne pas lire ce roman de Bruce Holbert, ce géant, grâce auquel j’ai découvert avec son roman L’Heure de plomb, cette maison d’éditions et la littérature Nord Américaine. J’ai d’ailleurs eu la chance de le rencontrer sur Orléans lors d’une soirée organisée par Gallmeister, justement pour la présentation de son deuxième roman. J’ai adoré cette rencontre et les quelques mots échangés avec ce monsieur à la poigne de fer.
Alors, comme vous avez pu le constater, j’ai mis pas mal de temps à lire Whiskey, non pas qu’il ne m’a pas plu mais d’une part par manque de temps, mais surtout je dois vous dire que j’ai savouré. Bruce Holbert à un style bien à lui, il a une écriture lourde qui doit certainement en rebuter quelques uns mais qui moi me fascine. Le rythme est lent, les personnages, comme dans ses autres romans sont puissants et sombres.
Avec Whiskey, nous sommes dans une ambiance très alcoolisée, il y a une sorte de torpeur qui nous accompagne tout au long de la lecture. Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il n’y a pas une continuité dans l’histoire, nous naviguons du présent au passé, d’une époque à l’autre avec l’impression qu’il n’y a pas un fil conducteur bien défini. Les chapitres sont nommés comme dans l’ancien testament, on alterne avec Genèse, Exode et Lamentations.
Ce n’est clairement pas un roman joyeux, la vie racontée et menée par les personnages est clairement tristes, cela dépeint une Amérique dure, pauvre et sauvage qui n’espère pas grand chose de l’avenir au final. Mais il y a tout de même beaucoup d’humour dissimulé un peu partout, j’ai ri à certaines situations ou péripéties complètement farfelues, se trimbaler avec un ours dans la caravane faut avouer que cela n’est pas courant. Du coup à la fin on peut facilement se demander si le narrateur n’a pas bu autant de Whiskey que les personnages dont il raconte la vie.
Voilà, j’ai passé de super moments à la lecture de ce roman, maintenant il n’y a plus qu’à attendre le prochain de cet auteur qui me fascine.
Ma note : 08 / 10
Chronique initialement parue le 13 avril 2019